La Fenêtre d’implantation

L’endomètre est le tissu qui recouvre la paroi interne de l’utérus. Au début de chaque cycle menstruel, il s’épaissit et devient richement vascularisé pour pouvoir accueillir un embryon. Cette période de quelques jours est communément appelée fenêtre d’implantation (Psychoyos, 1973). Chez la femme, cette fenêtre s’étale entre 5 et 9 jours après l’ovulation (elle a lieu au cours de la phase sécrétoire du cycle menstruel). Au cours de cette période, l’endomètre offre une réceptivité maximale à l’implantation.

Cette période est caractérisée par des transformations au niveau des cellules présentes dans l’endomètre induisant un changement de structure. En parallèle, certaines cellules immunitaires quittent l’endomètre alors que d’autres arrivent (cellules utérines Natural Killer ou uNK, cellules T régulatrices…). Les cellules uNK (qui ne sont pas spontanément « tueuses ») vont jouer un rôle primordial dans l’implantation de l’embryon et la construction du placenta en permettant la mise en place de ce nouvel équilibre immunitaire.

L’implantation

L’implantation embryonnaire se définit par 3 grandes étapes :

  • L’apposition
  • L’adhésion de l’embryon sur la paroi maternelle
  • L’invasion profonde des cellules du placenta

implantation embryonnaire

Phénomène en étape nécessitant sur le versant endometrial

  • une déstabilisation inflammatoire transitoire
  • un suive de l’établissement d’un environnement cytokinique tolérogène

Spontanément, l’utérus est anti-adhésif. C’est pourquoi un changement de l’équilibre immunitaire au niveau de l’endomètre a lieu pour permettre l’adhésion de l’embryon à l’endomètre puis l’invasion profonde des cellules du placenta. D’un point de vue immunologique, l’embryon est différent de sa mère, il faut donc que des mécanismes immunologiques se mettent en place afin que l’embryon ne soit pas rejeté et qu’il soit au contraire soutenu et nourri afin de se développer.

Dans le cadre de l’échec d’implantation ou dans un certain cas de fausses couches inexpliquées, une dérégulation des cellules uNK peut entraîner l’échec par des mécanismes différents :

Echec d’implantation : un défaut d’adhésion

Sous activation immunitaire :

  • Absence de mobilisation des cellules immunitaires
  • Immaturité es cellules immunitaires (nombre normal ou augmenté) :IL-15 basse, IL-18 basse
  • Insuffisance vascularisation endométriose
  • Insuffisance de réactivité pour l’adhésion
  • S’il existe une absence de mobilisation et/ou une immaturité de ces cellules, la réaction minimale souhaitable pour une implantation n’aura pas lieu.
  • A l’inverse, si les cellules uNK sont trop actives, elles vont, d’une part provoquer l’autodestruction de l’endomètre et d’autre part, rejeter l’embryon alors reconnu comme étranger.

Echec d’implantation :  par une cytotoxicité et une apoptose excessive

Excès d’activation immunitaire :

  • Hyper activation des cellules uNK qui sont alors capable de détruire l’embryon et de déclencher un processus apoptatique généralisé de l’endomètre (IL-18/TWEAK, IL-15/Fn-14)
  • l’embryon est détruit car reconnu comme non-soi